December 9th, 2021
Comité de solidarité avec les Kahnistensera du CCMP – Hier, le Comité des citoyen·ne·s de Milton Parc a organisé une manifestation pacifique avec les Kanien’kehá:ka Kahnistensera (Mères Mohawk). 25 à 30 personnes de tous âges étaient présentes pour récupérer les clés de l’hôpital Royal Vic. Après des discours, les aîné·e·s et les mères de la Nation sont entré·e·s dans le bâtiment de la Société Québécoise des Infrastructures (SQI). Alors qu’ils et elles étaient à l’intérieur, un policier, parlant à une personne désignée comme liaison, a menacé de déclarer la manifestation illégale, et donc de commencer à arrêter ceux et celles qui restaient. La police a prétendu que les membres de la manifestation bloquaient les portes des bureaux. Cela ne pouvait pas être plus loin de la vérité : la manifestation était à une bonne distance de la porte des bureaux. La police a ensuite menacé, une nouvelle fois, de déclarer la manifestation illégale, cette fois à moins que le nom de l’organisateur de l’événement ne lui soit communiqué. Il n’y a aucune obligation légale de divulguer de telles informations aux policiers. Il est bizarre qu’ils aient insisté de la sorte, et ce n’est certainement pas un motif pour déclarer une manifestation illégale.
À l’intérieur du bâtiment, les mères et les aîné·e·s ont demandé à parler à un membre de la SQI après avoir tenté de prendre rendez-vous et l’avoir informé qu’ils et elles se présenteraient ce jour-là. Les mères et les aîné·e·s n’ont pas fait preuve d’agressivité ou de confrontation. Cependant, la police, visiblement autorisée par le SQI, a rapidement envenimé la situation et n’a pas permis aux mères d’attendre dans la salle d’attente jusqu’à ce qu’elles puissent entrer en contact avec un représentant. Un policier a clairement tenté d’intimider et de provoquer une aînée, au moment où 20 à 25 policiers se sont précipités dans le bâtiment, effrayant les manifestant·e·s à l’extérieur qui n’étaient pas au courant des événements qui se déroulaient dans les bureaux. Tous ces événements se sont déroulés en l’espace d’environ 12 minutes. L’une des personnes chargées d’accompagner les aîné·e·s a été contrainte par la police d’éteindre sa caméra, et un journaliste du journal Métro a vu sa caméra frappée par un policier. Le journaliste a déclaré plus tard qu’il n’avait « jamais été confronté à une agression aussi directe de la part de la police, malgré de nombreuses années à couvrir des manifestations». Les aîné·e·s et les mères ont ensuite été violemment poussé·e·s hors des bureaux de la SQI. Lorsque cette scène est devenue visible, la foule à l’extérieur était complètement choquée et dégoûtée ; elle a allumé ses caméras et s’est rapidement mise à décrié l’agissement des policiers.
C’est une grande honte que la police et la SQI aient laissé la situation s’envenimer et que de la violence et des menaces aient été proférées à l’encontre de notre groupe de locataires et d’étudiant·e·s, ainsi que des aîné·e·s et des mères dont la Nation est gardienne traditionnelle de ces terres. La SQI est directement responsable de cette intervention policière. Le Royal Vic est un autre exemple de dispute territoriale rencontrée par la force inégale des corps policiers. Une réponse aussi lourde de la part de la SQI et de la police ne fait que perpétuer un dur héritage colonial, ainsi, mettant fin aux tentatives de dialogue et de respect entre les membres de différentes nations par la hiérarchie et la menace de la force armée.
Peu importe l’opposition: nous restons militant·e·s dans notre lutte pour la justice et le droit au logement.
Une vidéo réalisé par l’équipe de les Kanien’kehá:ka Kahnistensera: